Le Plan Epargne Retraite (PER) est devenu un incontournable en matière d’épargne pour les Français souhaitant préparer leur retraite. Cependant, saviez-vous qu’il peut être judicieux de conserver votre PER même après être entré en phase de retraite ? De plus, il pourrait également être intéressant de souscrire à un PER une fois déjà à la retraite. Benoît Berchebru, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez Nortia, nous explique pourquoi.
Les avantages fiscaux du PER perdurent après la retraite
Durant la période d’activité, le PER permet de déduire de ses revenus imposables les versements effectués sur ce support (dans certaines limites). Ce levier fiscal est toujours valable une fois que vous êtes à la retraite si vous conservez votre PER ou en souscrivez un. Néanmoins, une précision s’impose : étant donné que vous ne percevez plus de revenus professionnels, le montant des versements déductibles sera limité à 4 399 euros dès lors que vous êtes à la retraite.
L’intérêt fiscal est donc d’autant plus significatif que votre tranche d’imposition est élevée : avec un taux marginal d’imposition de 45% par exemple, la réduction d’impôt atteint jusqu’à 1 851 euros. L’une des spécificités du PER assurance (par opposition aux PER bancaires ou en compte-titres) réside dans ses avantages fiscaux importants en cas de transmission.
Exonérations élevées pour les bénéficiaires en cas de décès
Ainsi, si le détenteur décède avant l’âge de 70 ans, chaque bénéficiaire peut recevoir jusqu’à 152 500 euros sans payer d’impôts. Cette exonération est limitée à 30 500 euros par bénéficiaire si le décès survient après l’âge de 70 ans du souscripteur. Contrairement aux contrats d’assurance-vie où c’est la date des versements qui compte pour accorder les exonérations aux bénéficiaires, avec un PER, c’est effectivement la date de décès qui importe.
Autre avantage, cette exonération s’applique également aux prélèvements sociaux normalement retenus sur les plus-values réalisées par vos unités de compte – supports où votre capital n’est pas garanti contrairement aux fonds en euros. Ainsi, comme le résume Benoît Berchebru, recourir au PER assurance pour protéger son conjoint devient encore plus efficace.
Il n’est jamais trop tard pour organiser sa succession grâce à un PER
Même si vous êtes déjà à la retraite, il est toujours possible d’organiser votre succession via un PER. Pour cela, une stratégie consiste à privilégier les versements sur un PER assurance plutôt que sur un contrat d’assurance-vie. En effet, outre les nombreux avantages précédemment cités, le PER assurance vous permet de désigner plusieurs bénéficiaires (conjoint, enfants, petits-enfants…), sans limite au niveau des montants à transmettre.
Ainsi, en cas de décès, les capitaux constitués seront directement versés aux bénéficiaires désignés selon les règles fiscales énoncées ci-dessus. De plus, il faut noter que les sommes perçues par les bénéficiaires ne sont pas soumises aux droits de succession et seront donc exemptes de toute taxation.
Mieux vaut prévenir que guérir : anticiper ses choix successoraux avec un PER
Pour optimiser la transmission de son patrimoine via un PER, il est essentiel d’anticiper ses choix successoraux et de bien réfléchir aux conséquences de ces derniers sur ses proches. Les avantages du PER en matière de succession peuvent être complexes et nécessitent souvent d’être accompagné par un conseiller en gestion de patrimoine qui pourra vous orienter sur les meilleures options possibles.
En conclusion, conserver son PER après avoir pris sa retraite présente de réels avantages en termes de fiscalité et de transmission successorale. Et si vous ne l’avez pas encore souscrit, sachez qu’il n’est jamais trop tard pour mettre en place cette stratégie patrimoniale efficace et sécurisante pour vous-même et vos proches.