Les preuves de subventions du gouvernement chinois
Selon un document publié le mardi 5 mars 2024 par la Commission européenne, il existe suffisamment de preuves pour montrer que les voitures électriques chinoises sont subventionnées par Pékin. En effet, les importations de ces véhicules en Europe ont augmenté de 14% depuis le début de l’enquête. Pour éviter une concurrence déloyale, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a exprimé sa volonté de protéger les fabricants européens. Ainsi, la Commission envisage de commencer l’enregistrement en douane des importations de voitures électriques chinoises.
Des droits de douane provisoires dès juillet
Bien que l’enquête soit prévue pour se terminer en novembre, l’Union Européenne promet l’instauration de droits de douane provisoires dès le mois de juillet. L’objectif est de freiner l’importation de véhicules électriques fabriqués en Chine et de soutenir les constructeurs automobiles locaux tels que Stellantis, Renault ou Volkswagen qui font face à une forte pression concurrentielle de la part des entreprises chinoises telles que BYD et SAIC.
Cependant, cette décision est mal accueillie par certains acteurs du marché, notamment la CCCEU (Chambre de commerce chinoise auprès de l’UE). Selon un porte-parole de l’institution, l’augmentation des importations ne reflète que la demande croissante en véhicules électriques en Europe.
Vers une augmentation des droits de douane sur les voitures chinoises
Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a récemment évoqué sur la chaîne LCI la possibilité d’augmenter les droits de douane sur les voitures chinoises à 20% au lieu de 10% actuellement. Cette mesure obligerait les constructeurs automobiles chinois à augmenter les prix de leurs voitures vendues en Europe et affaiblirait leur compétitivité par rapport aux marques locales.
Une stratégie également adoptée aux États-Unis
Il est à noter que cette stratégie n’est pas unique dans le monde : aux États-Unis, où les droits de douane pour les voitures importées de Chine sont déjà supérieurs à ceux pratiqués en Europe, des sénateurs démocrates ont récemment décidé de les augmenter encore plus.
Les conséquences pour les marques chinoises présentes en Europe
Cette hausse des droits de douane aurait un impact significatif sur les ventes des modèles chinois en Europe, qui offrent actuellement un excellent rapport qualité-prix, notamment pour ceux de la marque MG appartenant à SAIC. En effet, depuis le début de l’année, ces voitures ne bénéficient plus du bonus écologique français, mais le constructeur chinois avait réagi en proposant d’importantes réductions sur l’ensemble de sa gamme.
Des mesures rétroactives envisagées
Il se pourrait également que les droits de douane soient appliqués de manière rétroactive, ce qui impacterait encore davantage les entreprises chinoises présentes sur le marché européen. Toutefois, la manière dont la Chine réagira à ces éventuelles nouvelles mesures reste incertaine, d’autant que certaines marques automobiles européennes comptent beaucoup sur leur succès sur le marché automobile chinois et y fabriquent même leurs modèles directement.
Une décision controversée pour la décarbonisation du secteur des transports
Certains observateurs estiment que taxer les voitures électriques chinoises, qui participent à la décarbonisation des transports, n’est pas la meilleure solution pour soutenir l’industrie automobile européenne. En effet, même si les véhicules vendus en Europe portent des marques comme Peugeot ou d’autres, ils sont en grande partie composés de pièces chinoises, car bon nombre de composants proviennent de Chine.
Ainsi, il serait peut-être plus judicieux d’aider les constructeurs européens à développer leurs propres technologies et infrastructures plutôt que de freiner l’importation de véhicules électriques en provenance de Chine.